une bien belle et fine analyse du livre tirée d'un blog joliment nommé " un livre sur mes lèvres"
Une critique de Catalan Psycho sur le net : plutôt sympa mais qui dévoile la fin de l'intrigue :-( ou -:)
suivez le lien pour ceux qui hésitent à lire Catalan Psycho en raison de son irrévérence http://imaginr-chroniques.blogspot.fr/2013/09/catalan-psycho-gil-graff.html
Joël Jégouzo du site K-libre disait de Catalan Psycho :
C'est loufoque, les histoires sont poisseuses, c'est vrai, immondes même, mais c'est écrit, et c'est tout ce qu'on demande... http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=39
Catalan Psycho
13 Août 2007
Le moteur cala, tous les voyants étaient au rouge. Elle s’était dit avec un début de panique au ventre : au prochain patelin, je m’arrête… A croire que l’auto, dans un ultime effort, l’avait décrété elle aussi. Le mot « arrêter », dans sa jolie tête de poupée bien roulée, avait une tout autre signification que « stopper» dans le sens d’une simple halte…Je m’arrête, ça voulait dire : je ne vais pas plus loin, je reste.
En fait, elle s’était trompée dans son itinéraire.
Depuis quelques kilomètres les panneaux sur la route n’étaient pas ceux qu’elle attendait, elle avait dû se fourvoyer à un embranchement. Etrangère à la région, donc dépourvue de repère, elle n’était pas non plus dotée de ce fameux sens de l’orientation pour se diriger à l’instinct. Mais elle avait d’autres talents…
Elle s’était égarée encore un peu plus en empruntant une traverse qui, espérait-elle, la ramènerait vers la zone artisanale où, le cerveau d’un coup embrumé par la lassitude de la conduite, elle s’était fourvoyée.
La voie n’indiquait nul endroit, au contraire de ce qu’elle avait imaginé, elle s’enfonçait sans fin dans la campagne. Il ne lui avait pas été permis d’effectuer un demi-tour car les étroits bas-côtés étaient longés de profonds fossés.
Aux clignotements de certains voyants du tableau de bord, elle avait réalisé que la voiture donnait des alarmes de faiblesse. Il lui semblait pourtant ne pas être trop éloignée de Thuir, sa cible depuis des centaines de kilomètres. Elle avait enfin aperçu un panneau annonçant un village, ou au moins un lieu-dit : El forat dels innocents. La voiture s’était signalée définitivement à bout de force juste à ce moment-là.
Gare à vous les peigne-culs !
Elle tourna la clé de contact, décidant de remiser le véhicule à l’endroit exact où les voyants avaient donné l’alerte, sur le parking de l’église.
C’était le plein été, une saison qui la mettait à son avantage puisqu’elle pouvait se promener à demi-nue. Elle portait une courte robe légère, dont la fluidité et la semi-transparence du tissu imprimé la vêtait sans vraiment l’habiller.
Elle considéra le décorum du bled. L’église modeste dont les portes étaient fermées, la placette, le bar-épicerie jouxtant une devanture défraîchie qui annonçait « pains et pâtisseries».
Sous le gros figuier qui ombrageait le bitume, une cabine téléphonique vétuste, dépourvue de porte, semblait une guérite abandonnée, chien ou chat, un animal somnolait à l’intérieur.
« Voyons voir, comment je m’appelle à El forat dels innocents », se dit-elle en tapotant le volant humide de la moiteur de ses mains, ce faisant elle admira ses 8 ongles joliment vernis. Eliane ? A tous les coups les pégreleux transformeront ça en Lili…
ISBN : 9782361330095
Sortie : 2008
Editions : Mare Nostrum