Se broyer "la houppe", j'avoue c'est très douloureux, mais j'ai appris ce qu'était la houppe en dehors d'une méche de cheveux.
Pourtant tout avait bien commencé... tout est prêt, les sacs de chaux de sable et de ciment sont là, bien décolletés, et d’un coup avant de me lancer à remplir la bétonnière je me dis que le linteau de béton posé contre le mur va me gêner car je suis optimiste et je suis certaine que je vais rejointer plus de deux mètres carrés de mur en cette belle après midi. Cela pèse lourd un linteau, alors je le fais pivoter afin de le pousser. Je pensais être concentrée et pourtant... Lorsque j’ai lâché le linteau, mon index de la main gauche est nonchalamment resté entre le mur de pierre et la lourde plaque de béton hérissée de ferraille. J’avais des gants de travail mais la douleur a explosé dans mon doigts, j’ai senti l’ongle craquer (ce n’était pas que l’ongle) et la douleur s’est répandue jusqu’à mon foie, mon bide, mes entrailles. J’en ai eu le souffle coupé et pourtant je m’entends encore jurer « mais quel con ! ».
J’ai inspiré et expiré profondément en me disant que mon doigt protégé par mon gant allait avoir l’ongle tout bleu et que ce ne serait pas beau et que cela ferait mal les prochains jours.
Je ne comprenais pas que la douleur ne passe pas plus vite et je commençais à avoir des petits papillons devant les yeux et comme une distanciation des bruits environnants, pour me distraire j’ai entrepris de peaufiner (de la main droite) le nettoyage des joints entre les moellons. Bientôt j’ai senti une humidité inquiétante à l’intérieur du gant : je berçais doucement ma main gauche . Je me suis décidé à ignorer l’effrayante pulsation qui me donnait l’impression que le bout de mon doigt vivait sa propre vie. J’ai tiré doucement ma protection de cuir afin de constater les dégâts, pour ce faire j’ai levé la main et le sang libéré de sa gangue a ruisselé sur mon poignet.
Je suis restée toute bête devant le spectacle de mon doigt proprement écrabouillé, j’étais pantoise à la vue de cette déchirure franche de la pulpe et je n’arrivais pas à réaliser ce qu’étaient ses petits machin blancs que je distinguais au milieu de la chair écrasée. Des miettes d’os… J’ai donc appris un nouveau mot, la dernière phalange du doigt se nomme « la houppe ».
Fracture ouverte, trois points de suture… Je me dis que peu de gens ont un aperçu de ce que sera plus tard les petits os blancs de leurs doigts à l’état de squelette. Moi, j’ai vu. Dès que je ferme les yeux je revois ces fragiles esquilles et je me fais peur en me disant que dans un réflexe enfantin j’aurai pu sucer mes propres os.
J"aime mettre bien ce genre de détail dans mes romans.... Mais là, c'est la vraie vie, la mienne.
Je sors de ma grotte le 16 mai pour une sortie à Toulouse... Je vais causer dans la librairie " Ombres blanches"...
17 h 30 Rencontre avec Gil Graff autour de son roman historique Personne ne parlera de nous lorsque nous serons morts (éditions Ultima Necat). Native du Mans, Gil Graff vit et écrit à Saint-Cyprien depuis plus de vingt ans. À travers les genres, elle reste fidèle au roman noir (Chronodrome, Céret noir, Catalan Psycho), s’attachant à développer la psychologie de personnages ordinaires toujours à la limite de la folie. 1938, en Catalogne. Rémo Valdi, un mondain oisif et bellâtre, fait la connaissance de Maria Juan, une aide-soignante qui aspire à toutes les libertés. Pendant soixante ans, ils vont vivre une relation hors du commun, leur histoire se confondant avec celle du 20e siècle avec en toile de fond la guerre d’Espagne, les inondations de 1940, le camp de Rivesaltes.
Mare Nostrum 11,00 € Journée autour de la Retirada avec les éditions Mare Nostrum : présentation d'ouvrages de la maison d'édition et rencontre avec les auteurs. Fondées en 1990 à Perpignan, les éditions Mare Nostrum ont d'abord publié des ouvrages de littérature (avec des traductions de l'américain, de l'anglais, du castillan et du catalan) avant de recentrer leur catalogue entre fiction, essai et régionalisme.
http://www.ombres-blanches.fr
A force de ne rien dire il va falloir que j'écrive...
Je m'exprime peu au quotidien. Argumenter m'ennuie, ces derniers temps j'ai écouté les avis des uns et des autres, j'ai souvent eu envie de rétorquer. A quoi bon...
Mais tout de même, du coup, à force de référéner, je vais sans doute avoir besoin de me réfugier dans une histoire qui deviendra peut-être un roman et avec un peu de chance : un livre. Mes personnages diront crument ce que j'ai préféré taire et puis, ce sera de la fiction, du « pas pour de vrai ».
On a souvent souligné la violence des situations que je dépeins, certains y ont même vu une certaine complaisance à me vautrer dans la cruauté. Je jette un œil chaque jour sur Google actualités... Ben mes histoires à côté du monde réel, c'est de la petite bière !
retoquée pour le prix Jean Carrière, mais bon, je m'y attendais un peu :-)
COMMUNIQUE DE PRESSE
Prix Jean-Carrière 2014
Deuxième sélection
Le jury, réuni ce jour à Nîmes, a retenu cinq titres pour la deuxième sélection du Prix Jean-Carrière 2014 :
Ecrire pour quelqu’un, de Jean-Michel Delacomptée (Gallimard)
Fixer le ciel au mur, de Tieri Briet (Au Rouergue)
La boite aux lettres du cimetière, de Serge Pey (Zulma)
Le liseur du 6h 27, de Jean-Paul Didierlaurent (Au Diable Vauvert)
Une jeunesse italienne, de Jean-Pierre Cabanes (Anthema/Auberon)
Première sélection du prix J'ean Carrière 2014... En queue de peloton : mais j'y suis :-) je peux rêver jusqu'au 15 novembre.
COMMUNIQUE DE PRESSE
30 octobre 2014
PRIX JEAN-CARRIERE 2014
Première sélection
Douze titres ont été sélectionnés pour le Prix Jean-Carrière 2014 :
La Splendeur, de Régine Détambel (Actes Sud)
Le dernier été d’un jeune homme, de Salim Bachi (Flammarion)
Les Convalescentes, de Michèle Gazier (Seuil)
Haute-époque, de Jean-Yves Lacroix (Albin Michel)
Place de l’oie, de Jean-Jacques Salgon (Verdier)
Journal d’un écrivain en pyjama, de Dany Laferrière (Grasset)
Fixer le ciel au mur, de Tieri Briet (Au Rouergue)
Le liseur du 6h 27, de Jean-Paul Didierlaurent (Au Diable Vauvert)
Une jeunesse italienne, de Jean-Pierre Cabanes (Anthema)
Ecrire pour quelqu’un, de Jean-Michel Delacomptée (Gallimard)
La boite aux lettres du cimetière, de Serge Pey (Zulma)
Personne ne parlera de nous quand nous serons morts, de Gil Graff (Utima necat)
La deuxième sélection vous sera communiquée le 15 novembre prochain.
Bien cordialement
Prix "littérature Pyrénées " et "prix Vendémiaire" pour Personne ne parlera de nous lorsque nous serons morts...
et 1 et 2 prix, je suis vraiment heureuse.... Et surtout, le livre se vend très bien.... :-)
Le grand écart du weekend du 3 au 5 octobre : Bagnères de Bigorre et Rivesaltes... De Binaros aux Vendanges littéraires...
Je suis comme une môme solitaire qui est invitée à deux anniversaires à la fois !
D'abord : Bagnères de Bigorre où je serai du vendredi au samedi pour le salon du livre Pyrénéen.
Comme expliqué aux organisateurs des Vendanges Littéraires de Rivesaltes qui ont bien voulu à la dernière minute chambouler leur programme pour que je puisse honorer l'invitation, celle-ci vient de loin... J'ai en ce moment même une pensée pour Sylvio Brianti qui, dès décembre 2013, lors de la parution de " Personne ne parlera de nous lorsque nous serons morts" m'avait contacté via facebbok pour me faire savoir qu'il avait lu Catalan Psycho, Céret Noir, Chronodrome et qu'il aimerait m'inviter en 2014...
Ainsi, on me lisait dans les Pyrénées qui n'étaient point "orientales" :-) ! (bon, j'exagère un peu, je sais que même si la diffusion n'est pas celle des Albin Michel et cie mon éditeur fait quand même son boulot, mais bon : je suis romancière, alors, je brode). J'avais donc répondu que je serai heureuse de venir avec les éditions Mare Nostrum et Ultima necat (histoire de faire prendre l'air à Philippe Salus) lors du prochain salon du livre pyrénéen...
Un soir du 16 février014, j'ai quitté Sylvio lors du conversation facebookienne (de temps à autre nous causions via ce truchement virtuel) sur ces mots : à très bientôt.... le 19 mars j'apprenais le décès de Sylvio. Je serai donc à Bagnères de Bigorre jusqu'à la remise du prix "littérature Pyrénées" pour lequel mon livre est en lice.
Rivesaltes : Le prix Vendémiaire que l'on me décerne cette année à un sens particulier pour moi, sur le département c'était le prix qui viendrait boucler la boucle... La petite fille de Joseph Graff, (le Yéniche, le Manouche, le Voyageur...) qui écrit sous le nom de Gil Graff obtient le prix littéraire de la commune du camp où il a autrefois été interné avec sa femme et 5 de leurs 6 enfants. Comme quoi, on peut être apatride, sillonner la France avec la verdine et avoir un jour une petite fille qui saura aligner les mots au point d'écrire des histoires.
Binaros : http://www.salondulivre-pyreneen.fr/wp-content/uploads/2014/09/programme-salon-du-livre-pyreneen-2014.pdf
http://unlivresurmeslevres.blogspot.fr/2014/08/personne-ne-parlera-de-nous-lorsque.html
une bien belle critique, je me dis " comme elle parle bien de mon histoire". Du coup, je n'ajoute rien et je vous invite à aller lire sur le blog " un livre sur mes lèvres" ce que je suis incapable de faire : parler de mon livre :-).
Plus que le plaisir avouable de lire des compliments, le sentiment de se sentir comprise :-)
une bien belle et fine analyse du livre tirée d'un blog joliment nommé " un livre sur mes lèvres"